La France tapine pour Morsi et les Frères musulmans

Bien que cela ne soit plus qu’un secret de polichinelle, nous avons jugé utile de le démontrer par une grille de lecture assez simple, qui est la ligne éditoriale de l’AFP.

Dans son article L’Égypte adopte une réforme controversée du droit de manifester, il est question d’une loi promulguée par le président par intérim, dimanche 24 novembre 2013. On y parle de liberticide, de colère des ONG humanitaires et autres défenseurs des droits fondamentaux, etc.

Le texte, qui provoque depuis des semaines l’ire des défenseurs des droits de l’Homme, prévoit des peines d’un à cinq ans de prison ferme pour des délits allant du port de la cagoule à celui d’armes lors de défilés ou de rassemblements, a annoncé au cours d’une conférence de presse le porte-parole de la présidence, Ehab Badaoui.
La loi oblige en outre les organisateurs à informer les autorités de leur manifestation au moins trois jours ouvrables avant sa tenue. Ils doivent également fournir leurs coordonnées, le lieu ou le trajet du cortège, leurs revendications et les slogans qui seront scandés. Le ministère de l’Intérieur peut ensuite décider d’interdire le rassemblement s’il représente une « menace pour la sécurité », a expliqué M. Badaoui.
Interrogé dimanche par l’AFP, le Premier ministre Hazem Beblawi a précisé que l’État n’attendait pas des organisateurs qu’ils « demandent l’autorisation » des autorités, mais qu' »ils les informent ».

Tout ceci ne paraitrait pas grotesque si la France n’avait pas ces lois. Or, la France est en avance sur l’Égypte. Ainsi, examinons quelques articles du Code Pénal français.

Article 431-9 (1992)
Est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende le fait :
1° D’avoir organisé une manifestation sur la voie publique n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration préalable dans les conditions fixées par la loi ;
2° D’avoir organisé une manifestation sur la voie publique ayant été interdite dans les conditions fixées par la loi ;
3° D’avoir établi une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper sur l’objet ou les conditions de la manifestation projetée.

Article 431-3 (1995)
Constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public.
Un attroupement peut être dissipé par la force publique après deux sommations de se disperser restées sans effet adressées dans les conditions et selon les modalités prévues par l’article L. 211-9 du code de la sécurité intérieure.

Article R645-14 (2009)
Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe le fait pour une personne, au sein ou aux abords immédiats d’une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public.
La récidive de la contravention prévue au présent article est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux manifestations conformes aux usages locaux ou lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime.

À travers ce faux prétexte de loi liberticide, c’est le soutient de la France envers Morsi et les Frères musulmans qui est exprimé.

Alors que John Kerry s’est montré – pour la première fois – hostile aux Frères Musulmans, lors du 28ème session du Conseil consultatif pour la sécurité outre-mer en déclarant que la révolution Nord-africaine « a été volée par l’entité la plus organisée du pays, c’est-à-dire les Frères musulmans », la France reste encore une fois isolée et en mauvaise posture diplomatique.

Les Frères Musulmans ont été un mauvais pari pour les fauteurs de troubles atlantistes puisqu’ils ont échoué aussi bien en Tunisie et en Égypte qu’en Libye et en Syrie.

La politique de soumission de la France ne peut apporter rien de bon.

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